Préambule

Très fréquent lors de sport de balle, la prise en charge doit être rapide avec un retour de la stabilité et de la mobilité.

Le mécanisme :


Il s’agit le plus souvent d’un traumatisme en hyperextension associé ou non à une compression axiale, et éventuellement avec un varus forcé. Ce mécanisme entraîne une lésion de la plaque palmaire. Lorsque le varus est associé, il existe également une lésion du ligament latéral externe. C’est une lésion  fréquente sur le terrain. Il en existe principalement 2 types :


            1. La luxation dorsale


Si le mécanisme en hyperextension se poursuit ou est associé avec un varus forcé, il existe une rupture de la plaque palmaire associée à une lésion des faisceaux principale et accessoire du ligament latéral. Il se produit alors une luxation de P2 sur P1.


            2. La luxation-fracture


La violence du mécanisme a entraîné un petit fragment osseux de la base de P2. Il existe une luxation de P2 sur P1, dont la taille de l’arrachement osseux va déterminer le traitement.


La clinique et le bilan :


La luxation de l’interphalangienne proximale se produit en général sur le terrain après une chute ou un contact. La luxation s’est réduite soit spontanément soit par l’intermédiaire de l’entourage ou du blessé lui-même. A l’examen il existe un gonflement et un œdème au niveau de l’articulation interphalangienne proximale. La déformation est évidente, et il n’existe pas de complication neurologique. La réduction peut être tentée en urgence sur les lieux par un médecin connaissant la technique. Toutefois, devant une suspicion de fracture ou une irréductibilité, le sportif doit être évacué vers un service d’urgence. Avant réduction, un cliché de face et de profil recherche des lésions associées. Le diagnostic confirmé la réduction est effectuée en urgence. Puis la congruence articulaire est vérifiée sur des clichés post-réduction.


Le traitement :


Il est variable suivant la stabilité de l’articulation et du fait de la présence ou non d’un arrachement osseux. Dans le cas d’une luxation dorsale sans arrachement osseux la réduction est en général aisée et le contrôle radiographique ne présente pas d’arrachement osseux. La stabilité doit être évaluée. Si la lésion est stable une simple immobilisation de 15 jours sera suffisante. Elle sera complétée par de la rééducation en syndactylisation avec le doigt voisin. Dans le cas de luxation-fracture, la réduction sera faite avec douceur et la radiographie post-réduction contrôlera la réduction de cet arrachement osseux. Dans les cas ou il s’agit d’un petit fragment osseux qui s’est bien réduit et que l’articulation est stable, le traitement doit être conservateur avec la mise en place d’une attelle dorsale à 20-30° de flexion pendant 3 semaines. Elle sera complétée par une rééducation en syndactylisation. Plus la fracture est importante et moins l’articulation sera stable. La luxation-fracture  qui est instable doit être réduite chirurgicalement, et fixée de manière à restaurer la congruence articulaire.






Bibliographie :


LE VIET D. 1996
Fracture, luxation des doigts longs et des métacarpiens.
Sport Med n° 80-81, 95-97.



Informations

L'A.R.T.S.S. a été créée par le Docteur Philippe CHADUTEAU le 19 septembre 1994. Cette association est aidée ponctuellement par la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (D.R.J.S.C.S.) pour le suivi des sportifs de haut niveau du Val d’Oise.

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